© Alice Pallot, Algues maudites, Résidence 1+2, 2022.

RÉSIDENCE 2022

Sandrine Elberg, Jean Larive & Alice Pallot

L’année des Factory !

En 2022, plusieurs résidences sur des thématiques différentes se succèdent tout au long de l’année. Les photographes sont accompagné.e.s par leur parrain, Michel Poivert, historien de la photographie, et par la marraine d’honneur l’océanographe géochimiste, Catherine Jeandel.

En partenariat avec le CNRS Occitanie Ouest, l’Université fédérale de Toulouse-Midi-Pyrénées, le Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse, la Cité de l’espace, et le Centre Wallonie Bruxelles / Paris.

Les sciences n’ont jamais été autant au centre du débat public. Les scientifiques analysent, cherchent, comparent, éditent des articles et des rapports. Bref, ils sont en première ligne. Et nos photographes en résidence sont souvent les témoins privilégiés de leurs questionnements contemporains et apportent leurs regards distanciés et novateurs. C’est dans ce sillon sensible et créatif que s’inscrit depuis 2016 toutes les actions de la Résidence 1+2 : créer sur des territoires de proximité des contenus visuels inédits afin d’interroger des enjeux plus universels. Dès les origines, la photographie dialogue avec les sciences. Photographes et scientifiques ont la volonté commune de redonner du sens au visible ou à l’invisible et donc de construire des formes interprétatives nouvelles. Ils parlent à égalité dans le 1+2. Associer la photographie aux sciences, à toutes les sciences c’est créer une chaîne de transmission vertueuse des savoirs et des pratiques. Le 1+2 se revendique comme un laboratoire d’idées et une fabrique des possibles. N’est-ce pas aussi la définition idoine d’une résidence de création ?

2022, l’année des Factory ! Pour cette septième édition, nous avons choisi d’accompagner plusieurs projets spécifiques portés par des photographes d’horizons, de générations et de pratiques différentes : Sandrine Elberg, Jean Larive, Alice Pallot, Adrien Basse-Cathalinat, Guillaume Herbaut, Grégoire Eloy. Chacun·e participe de cette hybridation des champs de la connaissance. Soutenu·e·s dans leurs recherches par des institutions et des scientifiques inscrits sur le territoire métropolitain, départemental et régional, ils·elles nous offrent leurs subjectivités respectives sur des surfaces sensibles multiples et renouvelées – photographies, vidéos, enregistrements sonores, écritures, installations – selon une relecture assumée du réel.

Du 30 septembre au 30 décembre, la Résidence 1+2, festival de résidences de création associant photographie et sciences, investit 7 lieux distincts sur les territoires de Toulouse et Toulouse Métropole.

A la Cité de l’espace, Sandrine Elberg interroge la matérialité de la photographie et de ses supports, aux frontières de l’invisible et de l’infini photographique. Dans « Effet spatial », l’artiste brouille les pistes d’une réelle photographie astrale à partir d’archives du fonds photographique de l’Observatoire Midi-Pyrénées, s’inspirant aussi des images scientifiques réalisées par les chercheurs du centre de biologie intégrative (CBI – CNRS Occitanie Ouest).

A la Chapelle des Cordeliers, trois photographes questionnent à leur manière, au croisement de la géographie (Jean Larive), des sciences végétales (Alice Pallot), et des sciences environnementales (Adrien Basse-Cathalinat), les transformations d’un paysage par les actions néfastes de l’être humain sur l’environnement dans une exposition collective intitulée « Histoires naturelles ».

Au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, Guillaume Herbaut, est pour la première fois de sa longue carrière de phot journaliste, en immersion au sein d’un fonds d’archives, celui exceptionnel du fonds Eugène Trutat constitué de milliers de photographies sur plaques de verre relatives au quotidien des années 1860-1910 en Occitanie. Ce fonds est le point de départ de sa démarche photographique qui propose une narration esthétique et documentaire, des espèces animales et botaniques aujourd’hui disparues dans le Luchonnais.

Enfin, Grégoire Eloy, associé au glaciologue Etienne Berthier du laboratoire d’Études en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS/OMP/CNRS), présente à la gare de Toulouse Matabiau une sélection d’images parmi plus de 1 000 000 réalisées par le satellite ASTER sur l’étude de l’évolution des 200 000 glaciers du globe sur une période de 20 ans (2000-2019).

Chaque photographe en résidence tend à repousser les limites du médium photographique pour créer des documentaires sensibles et révéler des réalités cachées et/ou méconnues.

Nous sommes les témoins privilégiés de leurs questions ouvertes sur le monde d’aujourd’hui.

Sont-elles annonciatrices d’une nouvelle ère ?

LES PHOTOGRAPHES

NUIT EUROPÉENNE DES CHERCHEUR·E·S EXPOSITION & MAPPING

30 SEPT 2022 / expo "Effet spatial" DU 01 OCT > 01 JANV 2023

Cité de l'espace

Exposition

15 OCT > 27 NOV 2022

Chapelle des Cordeliers

Colloque

15 OCT 2022

Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse

MICHEL POIVERT

PARRAIN 2022

Michel Poivert est professeur d’histoire de l’art à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, où il a fondé la chaire d’histoire de la photographie, il est également critique et commissaire d’exposition. 

Historien de la photographie, il a notamment publié La photographie contemporaine (Flammarion, 2018), L’image au service de la révolution (Le Point du Jour Éditeurs, 2006), Gilles Caron, le conflit intérieur (Photosynthèse, 2012), Brève histoire de la photographie, essai (Hazan, 2015), Les Peintres photographes : de Degas à Hockney (Citadelles & Mazenod, 2017), Gilles Caron, 1968 (Flammarion, 2018) et 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (Textuel, 2019). 

Il a notamment organisé les expositions « La Région humaine » (Musée d’art contemporain, Lyon, 2006), « L’Événement, les images comme acteur de l’histoire » (Jeu de Paume, Paris, 2007), « Gilles Caron, le conflit intérieur » (Musée de l’Elysée, Lausanne, 2013), « Nadar, la Norme et le Caprice » (Multimedia Art Museum, Moscou, 2015), « Gilles Caron Paris 1968 » (Hôtel de Ville, Paris, 2018), « Philippe Chancel Datazone » (Arles, 2019), “Métamorphose, la photographie en France 1968-1989” (Pavillon Populaire, Montpellier, 2022).

Il est par ailleurs président de l’association de préfiguration du Collège international de photographie (CIPGP).

© Catherine Peter, 2020
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