UN FILM DE MARGAUX CHATAUX  

FILM DE CRÉATION – 26 MINUTES
avec Grégoire Eloy, Myriem Karim & Laure Winants

© Margaux Chataux, 2021.
2021

MARGAUX CHATAUX

Résidence 2021

Après Marjorie Calle en 2016 avec Diana Alice Lea, Clémentine Carrié en 2017 avec Les Jours – Cahiers photographiques, Nestor (alias Noé Cuéllar) en 2018 avec 1+2=4, Citizen JiF en 2019 avec The Future Was Yesterday, Pauline Broulis en 2020 avec Trois Iris, Margaux Chataux est la cinéaste du film de création 2021 en partenariat avec Occitanie films (format 26 mn).

Épousant la forme du portrait croisé, le film de Margaux Chataux accompagnera les trois photographes durant leurs deux mois de résidence. Grégoire, Myriem et Laure arpenteront les paysages pyrénéens et leurs alentours, en quête d’images et de sens. Les paysages extérieurs qui résonneront tout au long du film, révèleront leurs paysages intérieurs. À travers leurs expressions artistiques, les photographes, soutenu·e·s dans leurs recherches par des scientifiques, tenteront de traduire en images la matière d’apparence statique, qui évolue et se transforme avec le temps et l’impact de l’être humain. Petit face à ces immensités, le trio de photographes partagera quelques bribes des émotions ressenties face à leurs sujets, et raconteront le rapport intime à leur médium, la photographie. « Depuis la plaine, les Pyrénées font partie du paysage. Statiques, immobiles, elles semblent avoir toujours été ainsi. Grégoire, Myriem et Laure m’ont appris que la montagne bouge. Les glaciers se meuvent. La roche se plie. La neige change de couleur. L’air évolue avec le temps qui passe. Nourris des collaborations avec les scientifiques et des données récoltées, les photographes sont parti·e·s visiter la montagne. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à marcher dans leur sillon, le long des chemins escarpés et enneigés. Je crois que nous étions à la recherche des traces du temps : le temps géologique des montagnes et l’impact visible et invisible du changement climatique. Puis c’est le temps du film que je me suis mise à chercher, ce temps rythmé par nos pas lents, par nos regards et notre compréhension du territoire. Le film s’est construit autour de ces marches et des pérégrinations de nos regards. J’ai choisi d’adopter une esthétique différente pour chaque photographe. Au cours du tournage, j’ai donc adopté une caméra mouvante, avec laquelle j’ai fait corps, pour suivre Myriem. J’ai ensuite travaillé autour de la notion d’immobilité, avec une caméra figée à l’image de mon corps engourdi par le froid, aux côtés de Grégoire. La troisième esthétique qui s’est imposée, auprès de Laure, est celle de la nuit, durant laquelle l’invisible se révèle sous nos yeux. C’est parce que les photographes se déplacent différemment dans l’espace et travaillent sur des terrains distincts que la forme du film épouse leurs singularités. Pour accompagner nos marches, je leur ai proposé de lire leurs carnets de travail et leurs inspirations. Quelques bribes du lien intime avec leurs sujets se dévoilent alors, au même moment où le carnet s’ouvre. Le titre du film Regarde, la montagne bouge, évoque la notion du point de vue. Depuis la plaine, si on croit que les Pyrénées sont immobiles, en réalité, sur les sentiers, la montagne bouge et nous fait bouger avec elle. »

BIOGRAPHIE :

Née en 1995 à Paris, Margaux Chataux est cinéaste. Après une formation technique et artistique autour de l’image (BTS Audiovisuel des Arènes, à Toulouse), elle se spécialise en réalisation cinématographique et sort diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure d’AudioVisuel (ENSAV) en 2018.

Son approche se situe à la lisière d’un regard réaliste et onirique, pouvant créer parfois des œuvres hybrides. Avec son premier court-métrage, Je ferai tout disparaitre (2018, primé au Festival International du Documentaire Emergent et sélectionné au FID Campus), la cinéaste partage l’intimité du déménagement de sa maison d’enfance. Un an plus tard, son deuxième court-métrage El so de l’aigua (2019, primé au Prague International Film Festival) raconte l’intimité d’une grossesse, celle de Aïda, écrivant des lettres à son enfant. En 2019, Margaux Chataux participe à la résidence de création du Sahara Lab, au Maroc. Un film photographique Sous les astres, la marée, naît de cette expérience. Le film révèle les mouvements cachés de la marée, les cimetières enfouis et une rencontre éclot dans le désert.

Avec une écriture en mouvement et une création soutenue, ses prochains projets s’articulent autour de l’intimité, et mêlent un regard documentaire à une poétisation des corps et des paysages.

Elle vit et travaille à Toulouse.

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