© Grégoire Eloy.

LE CENTRE WALLONIE-BRUXELLES | PARIS

Direction : Stéphanie Pécourt

Loin de constituer un mausolée qui contribuerait à la canonisation de l’héritage patrimonial de la culture belge francophone, le Centre est un catalyseur de référence de la création contemporaine belge et de l’écosystème artistique dans sa transversalité. Au travers d’une programmation résolument désanctuarisante et transdisciplinaire, le Centre est mandaté pour diffuser et valoriser des signatures d’artistes basé.e.s en Fédération WallonieBruxelles, dans une perspective d’optimisation de leur irradiation dans l’Hexagone. Il assure ainsi la promotion des talents émergents ou confirmés, du périphérique au consacré. Il contribue à stimuler les coproductions et partenariats internationaux et à cristalliser une attention en faveur de la scène belge.

Le Centre dévoile, par saison, des démarches artistiques qui attestent de l’irréductibilité à un dénominateur commun des territoires poreux de création contemporaine belge. Situé dans le 4e arrondissement de Paris, face au Centre Pompidou, sa programmation se déploie sur plus de 1000 m2. Îlot offshore belge, il implémente également des programmations Satellites en Hors-les-Murs en lien avec des institutions, opérateurs et évènements prescripteurs.

Le Centre est un service décentralisé de Wallonie-Bruxelles International (WBI) : instrument de la politique internationale menée par la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles Capitale.

2021

LAURE WINANTS

Née à Spa (Belgique) en 1991, Laure Winants obtient son master en communication visuelle à l’IHECS Academy (Bruxelles) en 2016. Elle se spécialise en arts visuels aux Beaux-Arts de Belo Horizonte UFMG au Brésil, et complète sa pratique en Belgique, en rentrant à la KASK Koninklijke Academie voor Schone Kunsten à Gent (2017-2018).

Ses projets photographiques engagent une réflexion sur les façons dont nous rentrons en relation avec notre environnement, les phénomènes naturels et nos perceptions esthétiques. Passionnée par la mer et la navigation, elle prépare actuellement une recherche sur les microplastiques. Sa dernière création prend forme dans une installation évolutive qui met en évidence la destruction des espaces naturels.

Laure Winants présente l’évolution de ces recherches dans différents espaces : à La Cambre Bruxelles lors de l’exposition collective 60/60 (The Comet is coming, mars 2019), au Musée de la photographie à Charleroi (The Comet is coming, mai 2019), au RAVI (2020), à Art au Centre à Liège et à la Tiny Gallery à Bruxelles. Elle participe également, en 2020 à une résidence puis une exposition collective GlogauAIR à Berlin- Kreuzberg en Allemagne. En 2021, elle exposera au CCHA Centre d’art de Hasselt ainsi qu’à Liège lors du Prix de la création 2020.

Elle vit et travaille à Bruxelles.

THÉMATIQUE : Sciences climatiques

Dans une démarche d’artiste-chercheuse, j’arpente la montagne en quête d’indices et de traces – ainsi fidèle à cet « art de l’enquête » dont parle Tim Ingold – et de les mettre en perspective face au changement climatique et aux pressions anthropiques. 

ALBEDO s’appuie sur une recherche au long cours autour des éléments naturels et propose une étude photographique expérimentale sur les traces que les fluctuations et les dynamiques climatiques dessinent sur la terre et sur la matière. Pour comprendre ces marqueurs du changement, elle s’entoure d’une équipe pluridisciplinaire dont les approches sont axées sur la climatologie, et leurs instruments de mesure. Un échange se crée avec les chercheurs de différentes disciplines plastiques et scientifiques du CNRS – des Sciences de la matière et du climat. Les différents axes de la recherche s’articulent autour des instruments de mesures ; des ballons stratosphériques, des radars, des capteurs, comme ARGOS, LEGOS. Des traces du changement climatique sur le Pic du Midi de Bigorre avec l’OMP – Observatoire Midi-Pyrénées. Ainsi que des traces de l’homme avec la recherche sur les microplas-tiques dans l’atmosphère de Gaël Leroux du Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement. 

ALBEDO permet de partir à la rencontre de la montagne, de s’y frotter et de nous joindre à l’expédition avec un dispositif photographique de solarisation in situ sur le dos. Le dispositif se transporte à chaque expédition et prend place presque de façon performative dans le paysage, l’image se construit alors avec l’engagement physique du territoire. Les traces photographiques de l’expédition s’accompagnent des prélèvements, matière érodée prélevée sur le lieu de l’impression ainsi que les données de localisation. Lors de l’expédition, la matière ramassée devient trace géographique ainsi que base pigmentaire dans la solution photosensible. L’impression in situ prend en compte tous les éléments – le rayonnement solaire, les conditions météorologies, les gazs atmosphériques, les minéraux. ALBEDO met en lumière de l’importance de la montagne pour tous les écosystèmes qu’elle abrite et qu’elle protège. Le temps ne s’efface pas. La terre imprime continuellement ce que l’on y fait.

Cette démarche engagée a pour but de faire sortir les données des laboratoires pour qu’elles prennent place dans le débat public. Une dimension humaine et sensible de la science, qui autorise transgressions, métaphores, contre-point et clins d’oeil.

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