Dans le cadre de la Résidence 1+2 Hors les murs #6 réalisée avec le soutien de la Mairie d’Estrétefonds, du Conseil départemental de Haute-Garonne et en partenariat avec l’association Le Capech à la Cote, la photographe Pauline Thollet développe un projet photographique sur le corps en mouvement. Pendant plusieurs mois, elle se focalise sur l’idée de tension et de relâche, observant les rapports à l’autre qu’induisent ces différents types d’énergie. 

Pauline souhaite fixer les corps en quête de cette liberté générée par le sport et laisser irradier leur apaisement. Elle rencontre différentes associations sportives de la commune, s’invitant aux cours de MMA, aviron, pole-dance, karaté, danse classique, basketball, volleyball et football. Finalement, les images isolent les corps. Elles soulignent quelques liens, une solidarité et un rapport implicite à l’autre, mais les personnages ne sont là que pour témoigner de leur force et de la nécessité d’être en soi.

« Bordures », ce sont ces corps chargés qui occupent les limites du cadre, qui les défient, s’y cognent ou s’y abandonnent. Ce sont les frontières invisibles qui délimitent ces espaces, réceptacles de tension, ceux qui se juxtaposent au reste du monde. Ce monde, je ne peux que l’imaginer, ici, il n’existe pas. Dans cet intervalle, c’est l’enveloppe corporelle qui se déploie, dont on tente de s’extraire ou dans laquelle on se replie. C’est le corps individuel qui côtoie le corps de l’autre, l’affronte, s’en remet à lui. C’est le corps comme un impact, le muscle vecteur et la silhouette qui flotte et se dissout. Les énergies et les contours sont friables, ils ne sont pas plus tangibles que ce clivage où les corps, chargés à ras bord, finissent par s’évaporer. Se changer en attente, devenir la suspension, le nulle part des corps désarticulés, évanescents.