2020

MAXIME MATTHYS

[UN]INNOVATION

Maxime Matthys est un artiste belge, né à Bruxelles en 1995. En 2015, il sort «Bachelor», diplômé de l’ETPA (Ecole de photographie et de game design), à Toulouse.

Situé à la croisée de diverses pratiques, son travail interroge l’empreinte des nouvelles technologies sur notre mode de vie contemporain. Il utilise différents médiums ; la photographie, la vidéo, la performance, la sculpture et l’installation, pour produire des oeuvres où s’entremêlent le réel et le virtuel. Maxime Matthys collabore régulièrement avec des scientifiques pour déconstruire les mythes liés aux nouvelles technologies et, ainsi, imaginer de nouveaux langages.

Plusieurs fois primé, son travail a notamment été projeté à la Maison Européenne de la Photographie et a fait l’objet d’expositions personnelles en Europe. Son dernier projet, 2091 : The Ministry of Privacy a été exposé au Centre Pompidou dans le cadre de la quatrième édition de l’événement Mutations / Créations. Il est l’auteur de Sortez Couverts, performance produite durant la crise sanitaire du coronavirus et relayée par plus de 80 médias en France et dans le monde.

Il vit et travaille entre Rennes et Paris

Depuis l’année dernière, je cherchais à collaborer avec l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), le plus grand laboratoire en recherche informatique de France. Cette année, Philippe Guionie, directeur du programme 1+2 Factory, m’a proposé une résidence de 4 mois à l’IRIT en partenariat avec le CNRS Occitanie Ouest.

Je développe un travail sur la potentialité créative de l’intelligence artificielle que j’utilise comme outil pour produire des œuvres contemporaines. Je questionne l’impact de la technologie sur l’humain et l’environnement, et sa place dans l’art contemporain. Je voulais notamment travailler autour des problématiques liés au data center et à  la quantité d’énergie que ces équipements demandent. Je voulais également étudier les ondes électromagnétiques de type 4G/5G, pour les modéliser et les rendre perceptibles. J’ai sélectionné les projets qui étaient réalisables dans les temps de la résidence et en fonction de la disponibilité des scientifiques. Crise sanitaire oblige et temps imparti bouleversé, nous avons décidé de nous focaliser sur les data center et l’intelligence artificielle dans l’art contemporain. J’ai travaillé seul sur les ondes électromagnétiques.

Pendant ma résidence, j’ai pu profiter de la richesse de l’IRIT en termes d’équipement et de technologies. Lors de mes nombreuses rencontres au sein de ce laboratoire de recherche public, j’ai été mis en relation avec Tim Van de Cruys (chercheur CNRS en traitement automatique du langage naturel), avec lequel j’ai conçu deux projets majeurs du 1+2 Factory. Je me suis inscris dans ses axes de recherches et notamment sur la poésie générée par intelligence artificielle. Nous avons ensuite collaboré avec Jacques Thomazeau (ingénieur de recherche CNRS en intelligence logicielle) pour photographier les serveurs OSIRIM en imagerie thermique, lorsque la structure accueillait les calculs des algorithmes de poésie artificielle. Dans le cadre d’un second
projet, nous avons travaillé en utilisant le deep learning type GAN pour produire des portraits inédits de faussaires d’art et ainsi questionner la place de la création par intelligence artificielle dans l’art contemporain.

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