2017

ISRAEL ARIÑO

LE PARTAGE DES EAUX

Né en 1974 à Barcelone et formé à l’Institut d’Estudis Fotogràfics de Catalunya (IEFC) ainsi qu’à la Faculté des Beaux Arts de Barcelone, Israel Ariño est de ces photographes qui ne s’arrêtent pas à la surface des choses (du miroir comme de la réalité) et dont chaque image se livre comme une énigme.

Sur le fil du réel et de la fiction, du rêve et de la réalité, aux limites de la rationalité donc, il produit des photographies qui sont autant de seuils perceptifs et subjectifs, révélant dans le quotidien d’autres dimensions, qu’elles soient oniriques, imaginaires ou funèbres, songes, mensonges ou fables.
Le monde semble subvertit par le photographe, toujours à la limite d’un basculement, d’un déséquilibre, sur le point incessant de sombrer dans l’hallucination, le rêve ou la folie.

Depuis 2001, il expose son travail régulièrement en Espagne et en France et publie de nombreux livres d’artistes: Chambre avec vue (2006), Otras canciones a Guiomar (2008), Anatomía de una desaparición (2009). Ces éditions lui permettent d’explorer et de développer avec la photographie ses propres idées narratives. En 2012, son livre Atlas publié aux Editions Anómalas est sélectionné pour l’exposition « Books that are photos, photos that are books fotos » au Museo de Arte Reina Sofía de Madrid qui présente les livres de photographie les plus prestigieux. En 2013 il dévient membre de la maison d’édition Ediciones Anómalas.

Israel Ariño est representé par la Galerie VU à Paris.

Quand l’anglais Scott Archer mit au point en 1851 la technique du collodion humide c’était avant tout pour améliorer la netteté de l’image et réduire le temps de pose par rapport aux procédés antérieurs, permettant ainsi à Edward Muybridge, qui l’utilisa pour ces recherches, d’étudier le mouvement des corps ou à Roger Fenton de réaliser les premières images de guerre en Crimée. A l’opposé Israel Ariño cherche aujourd’hui à ôter de la visibilité en introduisant dans le réel une part d’imaginaire et de poésie. Il ne recherche pas dans l’émulsion sur verre une quelconque transparence mais au contraire une opacité et un mystère, une beauté imparfaite due au geste de l’opérateur, unique à chaque plaque. Il tire parti des imperfections du support, de ses défauts d’adhérence pour redonner à la photographie sa dimension spectrale, chère à Roland Barthes : images-fantômes qui reviennent nous visiter, nous détourner de la tranquille évidence du présent, nous obliger à regarder Toulouse avec les yeux d’hier…

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