2018

HÉLÈNE BELLENGER

FACTORY #1

RIGHT COLOR

 

Bénéficiant d’un accès facilité pendant deux mois à l’immense collection de la Cinémathèque de Toulouse, Hélène Bellenger choisit de travailler sur le thème de la modélisation de l’image de la femme dans le cinéma des années 1920-1950. Cette série intitulée Right Color reçoit le Prix Dior de la Photographie pour Jeunes Talents ENSP et est exposée aux Rencontres Arles 2018 (Grande Hall de la Fondation Luma) du 02 juillet au 23 septembre 2018. Elle est également exposé au Quai des arts à Cugnaux du 8 novembre au 19 décembre 2018, au 104 à Paris dans le cadre du festival Circulation(s) du 20 avril au 30 juin 2019, au Centre photographique Fontfreyde de Clermont-Ferrand et à Vérone (Italie) dans la galerie Fonderia 20.9 du 7 décembre 2019 au 11 janvier 2020.

Hélène Bellenger collecte et détourne des revues, affiches et bobines appartenant à la collection de la Cinémathèque de Toulouse. En étudiant l’iconographie féminine dans le cinéma, elle tend à déconstruire l’objectivisation de la beauté pour l’écran des années 1920-1950. Ces années phares du Star System américain constituent un véritable tournant dans la « mise en archétype » des représentations du corps féminin. Entre divinisation et standardisation, l’iconographie féminine se courbe et se façonne au gré des contraintes technologiques du début du XXe siècle, créant des promiscuités entre corps et technique, beauté et photogénie. Hélène Bellenger reproduit en post-production le maquillage adapté au cinéma et à la télévision des années 1920-1950. La technologie de l’image était pourvue d’un spectre colorimétrique monochrome et peu nuancé. Pour mettre en évidence les contrastes et l’expressivité des visages, le maquillage était accentué jusqu’au grotesque. Max Factor est célèbre pour l’invention d’un maquillage facial adapté à la technologie de l’époque et capable de faire ressortir les traits sur écrans. En collectant les articles traitant du maquillage pour la télévision et le cinéma dans les revues Cinémonde des années 1920-1940, elle a ramené à la surface les maquillages invisibles aux écrans de l’époque. Les portraits que nous observons semblent ainsi clownesques et dérangeants, et nous interrogent sur les ressorts de construction de l’imagerie de la beauté.

LA CINÉMATHÈQUE DE TOULOUSE : Fondée en 1964, la Cinémathèque de Toulouse est l’une des trois principales archives cinématographiques françaises et la deuxième cinémathèque de France. Soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), la Ville de Toulouse, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne et la Région Occitanie, elle conserve 48 211 copies inventoriées, plus de 85 000 affiches (première collection d’affiches de cinéma en France), 550 000 photographies, 72 000 dossiers de presse, 15 000 ouvrages sur le cinéma et mène une politique de restauration et de valorisation du patrimoine cinématographique en direction d’un large public. Elle est actuellement présidée par Robert Guédiguian.

HÉLÈNE BELLENGER : Née en 1989, Hélène Bellenger est une photographe plasticienne qui vit et travaille à Marseille. Suite à un cursus universitaire en Droit et en Histoire de l’Art, elle se spécialise en photographie et art contemporain à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2016, Hélène Bellenger collecte, et se réapproprie des images prélevées au sein de sa contemporanéité spatiale, temporelle et numérique, afin d’en questionner la signification et d’en faire vaciller le sens. Par ce travail de confiscation et de réemploi des images, la jeune artiste tend à déconstruire les rouages de sa culture visuelle occidentalecontemporaine et à questionner l’espace intermédiaire du “re” de représentation. Ses installations ont été présentées en 2016 chez Agnès B à Paris. En 2017, elle expose au 62e Salon de Montrouge et à la Galerie Binôme (exposition collective). En décembre 2017, elle est invitée par l’Institut Français d’Égypte à présenter sa première exposition personnelle à la Soma Gallery du Caire (Égypte). Lauréate du Prix Dior de la Photographie pour Jeunes Talents pour l’ENSP, elle expose à la Grande Halle de la Fondation Luma pendant les Rencontres d’Arles 2018. Après une résidence en Corse dans le cadre des Ateliers Médicis (2019), elle est lauréate de la bourse Nopoto et participe au programme de résidence en refuge initié par l’Envers des pentes, ainsi qu’au Festival de la jeune photographie européenne Circulation(s), au 104 à Paris. En décembre 2019, la galerie Fonderia 20.9 de Vérone (Italie) inaugure la troisième exposition personnelle de l’artiste.

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