2017

TRAVERSÉ[E]S

Coffret 2017

Éditions Filigranes

AUTEUR·E·S : Israel Ariño, Leslie Moquin, Christian Sanna

TEXTES : Dominique ROUX,
enseignant, critique et historien de la photographie

Format : 175 x 250 mm
Langues : Français/Anglais
Prix : 25,00 €
Tirage : 500 exemplaires
ISBN : 978-2-35046-433-6

#4 « Le Partage des eaux » (Israel Ariño)
#5 « Qui Sème Le Vent » (Leslie Moquin)
#6 « Carnet de Vol » (Christian Sanna)

Extraits des textes de Dominique Roux

Israel Ariño (Espagne), Leslie Moquin (France) et Christian Sanna (Italie/Madagascar) composent le trio de l’édition 2017. Issus de générations et d’horizons différents, leurs expressions photographiques interrogent les thèmes de l’eau, du vent et de l’air… dans une vision d’auteur subjective et assumée. Ces trois regards, associés pour la première fois, sont entrés en résonance suscitant des productions protéiformes et transversales dont ce coffret intitulé « Traversé(e)s » en est l’écrin.

Quand l’anglais Scott Archer mit au point en 1851 la technique du collodion humide c’était avant tout pour améliorer la netteté de l’image et réduire le temps de pose par rapport aux procédés antérieurs, permettant ainsi à Edward Muybridge, qui l’utilisa pour ces recherches, d’étudier le mouvement des corps ou à Roger Fenton de réaliser les premières images de guerre en Crimée. A l’opposé Israel Ariño cherche aujourd’hui à ôter de la visibilité en introduisant dans le réel une part d’imaginaire et de poésie. Il ne recherche pas dans l’émulsion sur verre une quelconque transparence mais au contraire une opacité et un mystère, une beauté imparfaite due au geste de l’opérateur, unique à chaque plaque. Il tire parti des imperfections du support, de ses défauts d’adhérence pour redonner à la photographie sa dimension spectrale, chère à Roland Barthes : images-fantômes qui reviennent nous visiter, nous détourner de la tranquille évidence du présent, nous obliger à regarder Toulouse avec les yeux d’hier…

C’est ce vent là, l’Autan, que Leslie Moquin a décidé d’affronter photographiquement. Mais comment rendre visible ce phénomène autrement qu’au travers de ses effets ? La photographie est bien trop muette pour en restituer les sons et trop fixe pour en répercuter les mouvements. C’est pourquoi face à l’Autan elle a choisi, sous couvert d’une approche conceptuelle, de « louvoyer » entre deux directions : le réel et la fiction, le document et le simulacre. Ainsi en s’interrogeant sur ce vent, elle interroge en même temps la double invention et fonction de la photographie : celle de Niépce et de Daguerre vouée à l’observation et celle de Bayard avec son célèbre « Autoportrait en noyé » tournée vers l’invention, la mise en scène de la réalité…

Tel Mercure, ce dieu du voyage « aux sandales ailées », il a suivi par la route entre Toulouse et la frontière du Perthus la ligne empruntée par les pilotes de l’Aéropostale, en quête de ces phares qui, en l’absence d’instruments de navigation sophistiqués, guidaient leurs vols. Un véritable road movie doublé d’un jeu de piste pour retrouver ces balises et ces transformateurs, de village en village et photographier vestiges et empreintes laissés dans le paysage…

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